Prévalence de la goutte : un record mondial dont la Polynésie française se passerait bien - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
La goutte est la cause la plus fréquente d’arthrites, tout particulièrement dans certaines populations asiatiques et du Pacifique où la maladie approche une prévalence de 10 %. En Polynésie française, bien qu’une forte fréquence de la maladie y soit suspectée, aucune donnée épidémiologique n’était disponible sur la goutte et ses comorbidités. L’objectif de cette étude était de recueillir les premières données épidémiologiques sur la goutte en Polynésie française, et son association aux comorbidités et déterminants diététiques.
Patients et méthodes |
Une enquête épidémiologique a été réalisée d’avril à août 2021 à partir d’un échantillonnage de 2000 foyers tirés au sort, représentatif de l’ensemble des archipels de Polynésie française avec un objectif de 40 % de participation. Des entretiens individuels ont été réalisés par 7 infirmier(e)s incluant des questionnaires démographiques, sur les comorbidités, une série de 7 questions pour le classement du diagnostic de goutte, sur la diététique ainsi que des mesures physiques et un bilan biologique.
Résultats |
Un total de 880 participants ont accepté de participer à l’enquête, parmi lesquels 18 % ont été classés goutteux, représentant 6 % des femmes et 33 % des hommes. Comparativement aux participants classés non goutteux, les goutteux présentaient davantage de diabètes (15 % vs 7 %), de maladies cardiaques (16 % vs 4 %), d’antécédents de goutte chez les parents au premier degré (58 % vs 38 %) et un IMC plus haut (34,6 vs 31,0). Parmi les goutteux, seuls 49 % recevaient un traitement hypouricémiant.
Conclusion |
Ces résultats préliminaires sur l’enquête montrent que la population de Polynésie française présente la plus forte prévalence de goutte au monde, avec notamment autour d’un homme sur 3 affecté par la maladie. La maladie se développe plus tôt dans la vie qu’ailleurs, et s’associe largement au diabète, à l’obésité et aux maladies cardiovasculaires. Les données diététiques, anthropométriques et génétiques en cours d’analyse permettront de clarifier les déterminants de cette prévalence. Ces résultats pourront servir de base au travail nécessaire d’optimisation de la prise en charge des malades qui n’est pour l’heure pas suffisante.
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Vol 88 - N° S1
P. A39-A40 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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